Encore un Quadrille du Bocage ? Les témoins ayant disparu, il reste difficile d’éclaircir ces appellations. Tentons néanmoins une hypothèse à partir des éléments connus. Le sonneur annonçait simplement « quadrille » pour prévenir les danseurs. Une fois ceux-ci rassemblés sur l’aire, il lançait : « Quadrille, première figure », parfois suivi du nom de la figure, et la musique guidait aussitôt les pas des danseurs.
Il faut aussi tenir compte de leur familiarité avec d’autres airs de quadrille entendus hors du pays. Les danseurs distinguaient les airs populaires, transmis par les sonneurs comme eux, des quadrilles plus « mondains », diffusés dans les salons ou par des instruments mécaniques (phonographes, pianos mécaniques), tels que le Quadrille des lanciers ou le Quadrille américain. S’y ajoutaient encore ceux découverts à travers les partitions publiées en recueils ou en feuilles volantes.
L’origine du quadrille joué par Auguste Brin demeure inconnue. La musique semble cependant issue d’un autre musicien qui avait intégré à son répertoire des suites d’airs tirés de partitions éditées à la fin du XIXe siècle. Nous sommes ici dans une logique différente de celle des quadrilles de l’Ouest du département, où l’on associait des airs de chansons traditionnelles pour accompagner les figures chorégraphiques — comme ceux provenant de Bouin, de Croix-de-Vie, de Maché ou de La Chapelle-Hermier.
Cette suite d’airs destinée à mener le quadrille fut enregistrée en 1963 auprès d’Auguste Brin (né le 7 avril 1884 à Beaurepaire) par Madeleine et Gabriel Chataignier.
À noter une particularité : Brin enchaîne six figures, alors qu’un quadrille en comporte habituellement cinq. Peut-être une erreur liée au fait qu’il fait suivre la première figure, La chaîne anglaise, d’un En avant-deux ? Nous avons choisi de restituer la version telle qu’il l’a transmise.