Le naufrage du Saint-Philibert

Notice RADdO

 Un affreux drame vient d'endeuiller

 La région toute entière

 Dans la misère il vient de plonger

 De braves ouvriers

 Après le dur labeur de l'atelier

 D'une amicale sociétaire

 De nombreux camarades étaient allés

 Se promener à Noirmoutier

 Mais au retour c'est affreux

 Oh pauvres malheureux

 La mer en furie

 Le ciel les flots écumants

 Avides de sang

 De leurs pauvres vies

 Engloutit le bâtiment

 Marins femmes enfants

 Oh oui c'est atroce

 Pauvres copains pauvres mamans

 Pauvres gosses

 Parties de Nantes par un beau matin

 Des familles toutes entières

 S'étaient embarquées le coeur plein d'entrain

 Chantant de gais refrains

 Pour tout le monde c'était jour de repos

 Une promenade salutaire

 Le Saint-Philibert pavoisé de drapeaux

 Gracieusement glissait sur l'eau

 Et la journée se passa

 Agréablement

 Chacun se mit à l'aise

 Les papas et les mamans

 Comme leurs jeunes enfants

 Dans le Bois de la Chaize

 S'amusaient à qui mieux-mieux

 Le coeur tout joyeux

 Et plein d'allégresse

 Sans se douter de la Grande Bleue

 La traîtresse

 Ce fut le sémaphore de Saint-Gildas

 Qui nous donna l'alarme

 Ses quelques mots tombèrent comme un glas

 Annonçant le trépas

 Bateau-excursion venant de Noirmoutier

 Signalé en détresse

 Réclame secours puis aussitôt après

 Le navire a sombré

 Quelques secondes puis plus rien

 Le silence revient

 Silence d'agonie

 Enfin le calme revient

 Et les vagues au loin

 Roulaient leurs victimes

 Plus de quatre cents malheureux

 Partis si joyeux

 Ont perdu la vie

 Oh mer tu fais pleurer nos yeux

 Par tes crimes

Renée Dupont, née Mousnier, le 10 mars 1927, a chanté cette complainte à Jean-Claude Druard et Jean-Pierre Bertrand le 6 décembre 1986 alors qu’avec une bonne partie des Sounurs et Tap Dou Païe, ils étaient en collectage sur l’Île d’Yeu.

Si nous n’avons aucune information sur l’auteur du texte, l’air est celui de C’est une chanson dans la nuit de Pierre Romain Desmoulins (1881-1939) sur des paroles de Jean Rodor & Lucien Dommel, interprétée par Jean Flor en 1920.