Si mon amant ne revient pas, Je m'en irai dans les combats. Que l'amour est extrême ! À coups de bombes et de boulets, Je veux le voir encore une fois Celui que mon cœur aime, (bis)
Maman, malgré vout' volonté, Je veux faire mon petit paquet Et mon petit bagage. Je m'en irai dans la Vendée, Je n'ai pas peur d'être arrêtée, Car je suis fille sage.
Ah ! la Vendée, je gagerais Que t'y arriveras jamais, Petite libertine ! Tu n'as pas de certificat, La brigade t'arrêtera, Oh ! Cela m'y chagrine !
Maman, la garde j'en ai pas peur ! Je leur raconterai mon malheur, Je leur dirai : « Mes frères, Je partis malgré ma maman Pour y trouver mon cher amant, Celui que mon cœur aime ».
Voilà dix ans qu'il est parti, Ma fille, y n' t'a jamais écrit, II a d'autres maîtresses Qui sont cent fois plus belles que toi ! Ma fille, il ne pense plus à toi, II a d'autres maîtresses !
Maman vous n'avez pas raison De mépriser mon cher amant, II m'écrirait peut-être ! Dans quelque pays étranger Peut-être il est-y prisonnier, Peut-être il est-y mort !
Patiente encore une année, Nous allons faire une lettre, Une lettre disant que... S'il est encore dans les lieux, La lettre a le trouvera mieux, Ma petite Nannette, Celui que ton cœur aime !
Cote(s)
EA : 06960
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Contexte
Cette chanson évoquant la Vendée militaire, n’est pas vraiment de voisinage ! Elle est extraite de la collection en 6 volumes Chansons populaires du Nivernais et du Morvan, vol. 3 d’Achille Millien, collection Documents d’ethnologie régionale, vol. 17, édités par le Centre alpin et Rhodanien d’Ethnologie, à Grenoble, en 1998.
Achille Millien (1838-1927) assura sa collecte de chansons entre 1877 et 1895 principalement sur les territoires du Nivernais. Cette pièce a été trouvée auprès de Louis Michet, né en 1831 à Saint-Martin-du-Tronsec (58), en 1883.