Moeurs et coutumes d'après les Chroniques paroissiales de Saint-Sulpice-le-Verdon

Moeurs et coutumes d'après les Chroniques paroissiales de Saint-Sulpice-le-Verdon
Extrait des Chroniques paroissiales de Saint-Sulpice-le-Verdon diffusées sur le site : Saint-Sulpice-le-Verdon - Chronique paroissiale montaiguvendee.fr/ que nous avons découvertes à l’occasion de la préparation de l’ouvrage Canton de Rocherservière en 400 lieux-dits. Cet extrait provient de Chroniques paroissiales de Saint-Sulpice-Le-Verdon, de Alain Goué et Abbé Huet, Imprimerie Bideaux, Luçon, 1911.

SAINT-SULPICE-LE-VERDON
 
§ VII. - Mœurs et coutumes
 
Le langage, les mœurs et les coutumes, les qualités et les défauts de cette population ne diffèrent guère de ceux des paroisses voisines ; aussi renvoyons-nous au tome VII des Chroniques paroissiales, p. 2-15, et au chapitre préliminaire de la chronique du canton de Rocheservière, t. VIII, p. 5-1311.
 
Toutefois, au moment de clore l'histoire de cet intéressant canton, qu'on nous permette de revenir une fois encore sur ce sujet, et de donner quelques nouveaux détails concernant plus spécialement Saint-Sulpice-le-Verdon.
 
Cette paroisse a la réputation, bien méritée d'ailleurs, de s'être conservée l'une des meilleures et des plus chrétiennes de toute la Vendée. Son esprit de foi se manifeste d'une façon vraiment imposante à chaque solennité religieuse, quand cette longue théorie d'hommes, qui ne semble finir jamais, s'approche de la Sainte Table ; la fête de Pâques n'est guère davantage célébrée, et pourtant c'est tout au plus si l'on compte deux ou trois égarés refusant de satisfaire au devoir pascal.
 
Veut-on un exemple plus frappant encore des sentiments religieux de cette population et que plusieurs journaux ont relaté déjà ?
 
Le mercredi 16 octobre 1907, on célèbre à Saint-Sulpice deux mariages auxquels ont été conviés presque tous les habitants de la commune[1] ainsi que plusieurs familles de Mormaison et de Saint-André. La plupart accompagnent à l'église les mariés pour prendre place ensuite, au nombre de sept cents, autour des nouveaux époux (J. et T. Lardière) au repas de noce qui, comme tous ceux de la contrée, ne se laisse guère distancer par les festins de feu Gargantua, célébrés par Rabelais.
 
Or, l'on est en plein mois du Rosaire, et à l'église, après la célébration de la messe, le curé, se tournant vers les invités, leur dit : "Mes chers amis, toute ma paroisse est aujourd'hui conviée à ces noces heureuses. Il va m'être impossible ce soir de célébrer la cérémonie quotidienne du Rosaire, à moins que vous n'acceptiez de distraire quelques instants à vos réjouissances. Je vous invite donc à revenir tous ensemble, à quatre heures, pour la cérémonie religieuse, qui, au lieu de l'interruption que je pourrais craindre, n'aura jamais eu pareille solennité."
 
L'avis est entendu. A quatre heures sonnant les danses cessent et, violons en tête, toute la noce derrière les jeunes époux revient à l'église où est récité le chapelet suivi de la bénédiction du Saint Sacrement. L'église est pleine ainsi qu'aux plus grands jours de fête.
 
D'autres faits, mais qui sont communs à tout le canton et même aux cantons avoisinants, viennent attester la foi profonde de la population.
 
Nulle part en France, même en Bretagne, on ne rencontre autant de croix et de calvaires ruraux aux embranchements des chemins que dans cette partie du Bocage. La croix, en bois ou en pierre, est simple et n'a souvent pour tout ornement qu'un ou plusieurs cœurs enflammés qui ont pour but de mieux affirmer la dévotion du ou des donataires au Sacré-Cœur de Jésus, dévotion dont la plus grande manifestation humaine a été incontestablement donnée par les Vendéens pendant les guerres de la Révolution.


[1] D'après ce recensement (1820), cette population se répartit de la façon suivante : 170 au bourg comprenant 41 maisons, 104 à la Grande et Petite-Chevasse, 67 aux Caillaudières, 45 à la Siffraire, 37 à la Renaulière, 31 à la Villatière, 30 aux Forges, 25 au Sableau, 24 à la Caillaudière-aux-Tireaux. Les autres villages sont: la Bonnelière, la Chironnière, la Boucherie, l'Hôpitaud, la Séguinière, la - 6 Limousinière, la Chabotterie, la Morinière, le Fossé, la Lissonnière, la Mouillonnière, la Vieille-Cour, Villeneuve, la Davillière, la Bernerie, le Cossillon, le Moulin de la Bégaudière, l'Audrenière, la Bégaudière, la Gendelière, Badreau et la Bodinière.
Catégories : L'archive ethnographique ;