Marie Marquois et Les Plainauds de Charzais

Le groupe folklorique Les Plainauds de Charzais a connu ses heures de gloire entre 1970 et 1990. Vingt ans au service de la danse et de la musique de la Plaine fontenaisienne. Durant ces 20 ans, comme les autres groupes réputés, la quarantaine de Plainauds sillonne chaque week-end la Vendée pour les kermesses et les fêtes folkloriques.

 

À leur tête, une personnalité remarquable : Marie Marquois née Rimbert en 1912, à Mervent. « J’ai toujours connu Marie avec cette fibre du spectacle », se souvient Laurence Naulleau. Adolescente, Marie à travers des groupes de la jeunesse catholique participe à la création de pièces de théâtre et de spectacles. Madame Marquois fait déjà danser les jeunes charzaisiens lors des fameuses Revues de Charzais dans les années 1950.

 

Professionnellement, Marie Marquois fut modiste en casquettes chez Dandurand. Suite à vingt ans de travail en usine, elle poursuit le métier durant une dizaine d’années chez elle, près d’Arsène, son mari. En plus de la ferme, ils tiennent un café dans le bourg de Charzais, petit village de la Plaine rattaché depuis 1996 à Fontenay-le-Comte. C’est là, depuis sa fondation, que le groupe y assure ses répétitions.

 

Après un court passage au Quadrille vendéen en 1963 où Marie dirige la danse, elle décide de fonder sa propre formation folklorique. Dès l’hiver 1964, Madame Marquois réussit à rassembler la jeunesse de Charzais pour leur faire apprendre les danses et chants de leurs aïeux. Les répétitions se déroulent dans son café où sont poussés tables et bancs pour pouvoir danser la guimbarde, l’avant-deux, le quadrille, la mazurka, le tabouret parmi tant d’autres. Ce répertoire retrouvé et réinterprété est représentatif des danses populaires en vogue dans la région de Fontenay-le-Comte.

 

Marie, tout en leur apprenant les pas, accompagne les danseurs en chantant. Très vite des jeunes de Charzais, qui ont appris les airs à l’oreille, vont accompagner à leur tour les danseurs avec leurs instruments : un accordéon, un saxophone et une trompette. Ce n’est que plus tard que Marie accompagnera ses danseurs à l’accordéon. Durant ce même hiver, des costumes sont confectionnés : pour les femmes la jupe large et longue, le canezou, la guimpe, le châle ou collet, la coiffe issue de la cabanière appelé « la claque » ; et pour les hommes, le pantalon étroit, blouse large et chapeau melon.

 

La musique et la danse folkloriques génèrent une émulation dans le village et se créé un véritable lien entre Marie et les jeunes. Les répétitions se multipliant et le groupe de danseurs prenant de l’ampleur, Marie réfléchit à baptiser ce tout jeune groupe folklorique. Elle s’arrêta sur le nom des Plainauds. En effet, l’idée de Madame Marquois est de transmettre les airs d’antan de sa région et de ses habitants les Plainauds, « cette plaine riche de ses moissons et changeante de couleurs au gré des saisons » comme le commentait Marie.

 

Une association est créée en 1965 pour encadrer et organiser les activités futures du groupe. Leur première scène fut l’animation de la Fête nationale de Charzais la même année.

 

Les Plainauds de Charzais vont animer ensuite les fêtes de Vendée et des départements voisins pendant plusieurs décennies et vont même exporter leurs danses et chants en France lors de voyages organisés. Un des grands moments des Plainauds fut le rassemblement des groupes folkloriques de France organisé à Corté en Corse en 1986. Les représentations des Plainauds comprenaient également des lectures de contes et monologues animées par René et Laurence Naulleau. Le succès du groupe se traduisit par l’enregistrement de plusieurs disques et cassettes entre les années 1970 et 1980. De plus des cartes postales sont éditées et participent à la reconnaissance du groupe.

 

Les activités des Plainauds de Charzais ont commencé à péricliter dans les années 1990. Le manque de contrats, de danseurs, malgré une tentative audacieuse d’engager des handicapés, a vu s’éteindre le groupe au début des années 2000.

 

Marie Marquois s'est éteinte le 19 novembre 2012 à la maison de retraite Saint-Luc, de Doix avec ses cent ans.

 

Dactrad