À ce jour, nous n’avons pas trouvé beaucoup de traces d’utilisation de violon à pavillon en Vendée si ce n’est la conservation, par son fils, de l’instrument de Maximin Rambaud. Pourtant, il semblerait que cet instrument ait connu un certain succès auprès des violoneux champêtres de France qui appréciaient l’amplification de leur instrument. Dans les années 1920-1930, il était également prisé par les orchestres de jazz aux États-Unis et en Europe. Pour cette esthétique, son succès est dû à son utilisation, avant 1925, dans les studios d'enregistrement, principalement de jazz, où le son du violon traditionnel était difficile à capter par les microphones de l'époque, alors que le violon à pavillon avait un son plus fort et plus directionnel. Son usage disparut avec le perfectionnement des microphones.
John Matthias Augustus Stroh (1828-1914), d'origine autrichienne, ingénieur en électricité de son état et résidant à Londres, serait l'inventeur de ce curieux violon, dépouillé de sa caisse de résonance et affublé d'un énorme diaphragme en aluminium sur lequel s'embouchent un petit et un grand pavillon. Le brevet fut déposé le 4 mai 1899 et accepté le 24 mars 1900.
Il est également appelé « violon de jazz » dans le catalogue Couesnon & Cie de 1934, « violon à cornet », « violon trompette », « violon-phono », « violon à entonnoir », « hidede cu tolcer », ou « violon Stroh » (parfois abrégé en stroviol ou strohviol), du nom de son inventeur Augustus Stroh. Toutefois, un doute paraît persister quant à la paternité de l'instrument folklorique roumain car, d'après certaines sources, l'instrument local existait avant l'invention de Stroh. Selon une tradition locale (non confirmée), l'instrument aurait été suggéré aux musiciens du Bihor par le gramophone utilisé par Béla Bartok pour enregistrer leurs chants. Aujourd’hui, le violon à pavillon, vioara cu goarna, est entré dans la panoplie des instruments traditionnels de Roumanie, surtout en Transylvanie.
C'est un violon dont la caisse de résonance en bois est remplacée par une caisse ronde contenant une membrane de téléphone reliée à un pavillon de clairon, soit le principe du gramophone. La membrane amplifie les vibrations et les transmet à l'entonnoir, produisant un son très nasal, censé être entendu de plus loin.
Jean-Pierre Bertrand, sources diverses