Eugène Charier alias Gène Charé, barde du Bocage vendéen
Gène Charé, est l’un des grands poètes du Haut Bocage Vendéen. Jean Yole saluait : « Eugène Charier au patois plein de verdeur et de finesse, notre savoureux fabuliste ». Le Gène excelle dans les poèmes aux accents des gars des Roches (village du Boupère), ses voisins et sources d’inspiration, où il a passé son enfance et où le grand voyageur est revenu se ressourcer au moment d’une retraite anticipée, en 1931. De 1929 à 1938, chaque année, ses œuvres seront éditées, dont les succulentes fables dans le bulletin Olona. De 1941 à 1959, s’ajoutent des publications dans le Courrier Français.
La totalité de son œuvre vient d’être rassemblée et annotée dans un ouvrage coédité par la Société d’émulation de la Vendée et le Centre vendéen de recherches historiques, en collaboration avec Les Joyeux Vendéens. Cette œuvre fut un réel gisement de matériaux pour le scientifique linguiste Pierre Rézeau, chercheur honoraire du CNRS. Les amateurs peuvent se procurer cette édition de 460 pages auprès des Joyeux Vendéens ou auprès des Archives départementales de la Vendée, à La Roche-sur-Yon.
Un CD vient compléter l’édition car ce patois, savoureux à lire, l’est encore plus à entendre. Les Joyeux Vendéens scellent, par leurs interventions tant comme conteurs récitants que chanteurs et musiciens, l’engagement fait aux détenteurs de ce fonds patrimonial vendéen dont ils étaient les récents héritiers.
Né le 23 août 1883 à Saint-Michel-Mont-Mercure, c’est la commune du Boupère qui fut dès son plus jeune âge sa terre de prédilection d'Eugène Charier. Il a travaillé comme interprète dans la Compagnie Internationale des Wagons-lits, puis est devenu instituteur. Il a réalisé en grande partie son œuvre au Boupère. Il s’éteindra le 8 juillet 1960.
Ses premières publications sont des poésies et des chansons. C’est en cela que ces pages s’ouvrent à cet auteur, pour les chanteurs et les musiciens, de Les jenn’s danses et les veill’s danses, témoignages d’un temps d’affrontement cordial entre les amateurs de swing et les porteurs de l’avant-deux. On connaît la suite !
René Sourisseau