Danse noirmoutrine, selon un courrier de Louis Troussier au docteur Marcel Beaudouin
Louis Troussier (1869-1942) est né et décédé à Noirmoutier. Personnalité locale, il consacra une partie de sa vie au « projet de collecter, de sauver et de faire connaître le patrimoine historique de l'île » selon Julien Rousseau. Il débute ses écrits dans les chroniques paroissiales et dans la Revue du Bas-Poitou dès 1906 et la Revue de la Société d'émulation de la Vendée en 1910. Il fonde avec Fernand Hérard et Henry Huchery l'Association des Amis de Noirmoutier en 1934. Dans les années 1930, il réagit à des articles du Docteur Marcel Baudouin, dont est tiré le passage suivant.
« …J’ai complété mes renseignements sur la danse noirmoutrine. C’est moins compliqué que je n’imaginais. Voici :
Les danseurs se partagent en deux bandes d’égale importance ou à peu près. La première bande forme le cercle (qui peut être incomplet par manque d’exécutants) les garçons et les filles alternés se tenant par la main. Le cercle tourne lentement autour de la seconde bande qui, celle-ci, danse véritablement.
Les danseurs sont placés sur deux lignes parallèles, au centre du cercle. Tous les garçons se tenant par la main, sont sur la même ligne.
Toutes les filles se tenant sont sur la même ligne parallèle. Un chanteur chante les couplets (car on ne danse qu’au « son de la goule ») et tout le monde répond ou chante le refrain.
On danse comme ceci : deux lignes marchent à la rencontre l’une de l’autre en secouant les bras et en sautant au besoin, puis reculent et recommencent sans cesse. Le nombre des pas n’est pas réglé. Au dernier couplet, les deux lignes se brisent. Chaque danseur saisit à bras le corps la danseuse d’en face et tourbillonne avec elle, puis il l’enlève à bout de bras, mais toujours face à face, et en la reposant à terre, l’embrasse sur les deux joues ! Jamais on exécute le saut par derrière avec le genou pour favoriser l’enlèvement. Si la chanson est très longue, on la coupe plusieurs fois, sur l’indication du chanteur, par les tourbillons, comme je viens de le dire… ».
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L'archive ethnographique
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