Gaëlle Druard, de Challans

Gaëlle Druard, de Challans
Article paru dans le Cahier de répertoire joué en Vendée n° 4, en 2013.

Contrairement à la situation financière actuelle… Je dois beaucoup à la Grèce ! Car c’est grâce à un voyage au pays de l’Acropole que mes parents intègrent Tap Dou Païe… J’ai alors 2 ans et mes premiers pas vont se faire au rythme de la maraîchine !
 
A six ans je découvre le violon classique à l’école de musique de Challans.
 
Au collège puis à Nantes c’est le choix du chœur… le chant, avec mon entrée dans les chœurs de la Perverie.
 
Mon parcours musical va ainsi se forger sous ces doubles auspices, classique et traditionnel, avec un seul moteur… le plaisir.
 
Dans ma pratique personnelle, le traditionnel va l’emporter. C’est en 1996, au bal de l’école de Veuze, que les éléments du puzzle vont définitivement s’emboîter et prendre du sens.
 
1996, c’est mon premier bal en tant que musicienne et c’est aussi la naissance, spontanée, de Miss’Ter. Mais, si le plaisir est là, la technique est encore fragile, le chant classique n’est qu’assez peu efficace pour mener le rond, le démanché classique ne fait pas danser l’avant deux !
 
Va alors venir le temps de mettre les fondamentaux classiques au service de la musique traditionnelle et de découvrir les techniques qui sont propres à celle-ci.
 
L’apprentissage du chant traditionnel et du répertoire va se faire d’abord au sein de Tap Dou Païe, à l’écoute des différents intervenants sollicités (comme Evelyne Girardon ou Miguel Henry). Mais aussi, surtout, des anciens informateurs au travers des collectages effectués par diverses associations telles que l’Arexcpo.
 
La conversion du violon classique au violon populaire aura lieu en deux temps. Lors de ma période estudiantine nantaise avec Hervé Lorre, ce sera le temps du « celtique » puis avec Maxime Chevrier, dans le cadre de l’école Départementale de Musique Traditionnelle en Vendée, vient l’heure du « violoneux », la découverte du son et des coups d’archet liés à la danse…
 
Forte de ce petit bagage, je vais écumer les bals, des concerts, ceux où je joue avec Miss Ter, Emsaverien, Meneuses, Menétrie…, ceux où je danse, autant d’occasions de rencontres comme celle avec Arbadétorne et Michaël, son accordéoniste…
 
La maturité aidant, je vais m’engager dans la transmission et l’enseignement, ma double formation me le permettant, je vais voyager d’un univers à l’autre. Ainsi, j’enseigne aujourd’hui la musique en collège et lycée avec comme objectif de donner un minimum de culture artistique et ouvrir les adolescents à autre chose que les propositions radiophoniques. Pour le domaine traditionnel, je transmets le chant dans le cadre de la FEDMTV en essayant d’enseigner la technique au travers du répertoire tout en tenant compte des projets de chaque association.
 
Et la danse… danseuse depuis toujours, j’ai repris la direction artistique de Tap Dou Païe suite au spectacle des 40 ans afin de répondre aux envies qui ont vu jour suite à cet événement. J’interviens, également, régulièrement pour encadrer des stages de danses tant en Vendée qu’en dehors du département en essayant là aussi de transmettre le plaisir de la convivialité tout en mettant l’accent sur ce que l’on sait de ces répertoires grâce au travail de recherche de certaines personnes comme Maxime Chevrier ou Jean-François Miniot.
 
Au total c’est bien le plaisir qui guide mes pas et mes envies à travers l’univers des musiques traditionnelles, le bonheur des rencontres, le plaisir du partage. Mais au-delà c’est aussi la conscience de prolonger une mémoire collective, ciment d’une culture.
 
Gaëlle Druard 
Catégories : Musiciens revivalistes ;