Frédéric Rapin, du Boupère

Frédéric Rapin, du Boupère
Article paru dans le Cahier de répertoire joué en Vendée n° 5, en 2014.

La musique, je tombe dedans très tôt mais je vais vous épargner les années Bontempi à ventilo. Du coup je commence par la guitare autour de mes quinze ans, je n’ai pas d’instrument à moi mais je pique régulièrement la vieille folk des années 70 de mon frangin (un truc a t’arracher les phalanges) je grattouille quoi… Et j’en viens à prendre des cours chez Bruno musique à Chantonnay. Là, c’est l’aventure tous les mercredis aprèm, j’enfourche ma mob (quand elle fonctionne ou quand j’suis pas collé au collège…) et je fais Le Boupère-Chantonnay en 45 mn chrono si j’déchaine pas… Bref, je vais rejoindre mon prof Nicolas De La Corte Gomez chez Bruno et après un petit Galopin au bistrot d’en face, Nico m’enseigne les standards de blues-rock sur ma guitare de punk. Le cours fini, je reprends mon avion de chasse et je fais le tour du canton pour démontrer ma maîtrise de la guitare braguette à toutes mes connaissances féminines… et ça marche, c’est à que j’me dis « la musique c’est génial ! »
 
Bon ça c’est pour les débuts, et la musique trad c’est encore loin, je vous passe donc les années où la bringue et les filles ont supplanté ma pratique musicale… Et on en arrive au violon, j’ai vingt ans, ça me branche et ça tombe bien : il y’a celui de mon grand oncle qui dort dans le grenier depuis des lustres, ni une ni deux je le dépoussière, je remonte des cordes à la brandigolette, j’achète un archet et c’est parti ! Je m’attends au pire mais ça va, c’est audible mais je manque cruellement de répertoire… Mais ce problème va se régler rapidement car l’une des grandes particularités chez nous c’est qu’on a des caves, et quand on est calés là dedans, ben on s’en dit des choses…Par un hasard extraordinaire me voila donc au cul de la barrique avec Guillaume Sourisseau, il m’informe qu’un certain Maxime Chevrier donne des cours de violon trad vendéen à cent mètres de là où je vis, au Boupère. Et c’est reparti, je rencontre Maxime et il m’enseigne ce fameux répertoire et surtout le coup d’archet ! Ca ça me plait ! j’en ai d’ailleurs fait une spécialité, je bouffe plus de mèche que n’importe qui dans l’ouest ! Ensuite après un an de cours intensifs à enquiller avant-deux, pas d’été, etc. Et après avoir furtivement intégré les Joyeux Vendéens, Emmanuel Vrignaud et Arbadétorne m’annoncent qu’ils ont besoin d’un violoneux qu’a de la goule pour assurer un spectacle au Puy du Fou !
 
Je suis alors carrossier peintre de métier, pas vraiment le même truc mais après un jour et demi de réflexion ben je démissionne et je m’engage à faire de la musique mon boulot… C’est cool. Dans le même temps je deviens également conteur, je forme le duo « Ikeddin » avec Jeff (Rambeau), puis Faryvol voit le jour, et voilà on vient d’ailleurs de sortir notre troisième album avec Nico, Mélissa et Benoît (espace publicité)… Je joue également avec l’orchestre de l’Oasis, jouer avec des cuivres, ça c’est rock’n’roll, ils jouent souvent dans des tonalités à la con, c’est chiant mais ça fait progresser…
 
Voilà pour le parcours, mais au-delà de ça, les meilleurs moments musicaux pour moi c’est quand c’est pas prévu, à l’arrache quoi ! Tu prends ton violon en soirée, tu garroches un pas d’été, un pote t’accompagne à la gratte et c’est parti !!! Tu fais brailler une bonne femme qui reconnaît ce que lui jouait son père violoneux quand elle était petite, être musicien c’est ça ! Tu calcules pas ce que tu joues, tu ne regardes pas tes doigts sur l’instrument, les notes viennent comme ça , qu’importe le répertoire… tu te fais plaisir et surtout, tu fais plaisir aux autres, tu leur rappelles des souvenirs, tu crées une émotion, une vibration, la bonne vibration c’est ça qu’est bon.
 
Frédéric Rapin
Catégories : Musiciens revivalistes ;