Article paru dans le Cahier de répertoire joué en Vendée n° 5, en 2014.
Arbadétorne s’est constitué en 1999 en trio : Manu, Jeff et Maxime, puis en 2001 en quatuor avec Michaël. Le groupe centre son action sur le bal, les stages et le concert autour des chansons traditionnelles recueillies en Vendée.
La danse, le bal et donc la musique à danser, est la pièce maîtresse du projet même si on tient à avoir une activité de concert. Bien avant Arbadétorne l’ensemble des membres ont rencontré la danse et le bal dans d’autres formations, certains sont même danseurs avant d’être instrumentistes. Ceci peut paraître anecdotique mais nous croyons fermement au fait que pour faire danser le monde, il faut éprouver la « dansabilité » de sa musique avant toutes considérations esthétiques. également essentiel pour nous, la façon de mener le bal « Savoir divertir le monde » comme nous a dit une grand-mère de Venansault. Un bal c’est le rapport musique/danse c’est aussi la relation musiciens/danseurs !
Puis la transmission, à travers des stages (danse et instruments), des cours, des interventions en milieu scolaire et un spectacle jeune public.
En termes de transmission de la danse l’objectif varie selon les publics et l’endroit. Hors Vendée, l’idée est de faire découvrir des répertoires que les stagiaires puissent les réinvestir et donc enrichir la pratique du bal folk local. Au-delà de la découverte on essaie aussi de transmettre l’idée de variations de danseurs, les recherches en cours, ce qu’on sait, ce qu’on ignore, les hypothèses, en rappelant que nous témoignons d’une pratique mais que nous ne sommes pas les informateurs auxquels on se réfère … sans oublier d’évoquer une certaine qualité du mouvement que l’on voit dans les films d’enquête et… que nous n’avons plus…
Pour les stages de danse « à la maison », nous ciblons les formes peu ou pas diffusées, sur ce que les documents d’enquête permettent d’atteindre et donc de transmettre, ces stages de danse vendéo-vendéen étant aussi l’occasion de faire le point auprès du public sur l’état d’avancement des travaux de recherches sur la danse (travaux conduits avec Marif Coffineau et Jean-François Miniot), soit il s’agit de stages où l’on parcourt le répertoire à destination d’un public débutant, cette formule connaît aujourd’hui un franc succès.
La transmission de la pratique instrumentale connaît le même distinguo. Hors département l’accent est mis sur le répertoire de danses, ses caractéristiques (tempi, accents…). En Vendée, Michaël et Maxime sont profs dans le cadre de l’EDMTV, Jeff dans le cadre du conservatoire d’Arexcpo. Leur objectif est non seulement de former des musiciens en utilisant le répertoire local mais aussi de sensibiliser à une culture, ce qu’on en sait, faire entendre que ces répertoires, lors de leur publication, n’étaient pas spécifiquement vendéens, évoquer la mécanique de la « folklorisation » énoncée par Coirault, qu’une chanson à mener la grand’danse chez nous peut-être rond d’Argenton en Berry, ridée en Bretagne…
Pour les actions à destination des enfants, Manu et Jeff interviennent en milieu scolaire, dans le cadre de l’action culturelle du Conseil Général de la Vendée, le but est de faire découvrir un répertoire, des pratiques, les histoires qui vont avec, de sensibiliser les enfants à l’univers des musiques et danses trad de Vendée. C’est aussi l’occasion de créer du lien intergénérationnel entre enfants et grands-parents.
Dans le même ordre d’idée, nous tournons un spectacle jeune public « Musique pour les drôles ! ». Il permet, entre autre, de faire découvrir aux enfants que cette musique n’est pas forcement bretonne !
Lors de la création du groupe, l’idée maîtresse était qu’avant d’aller galoper partout en France et dans le monde, nous voulions ancrer Arbadétorne chez lui, faire une musique qui permette au plus large public vendéen, donc non spécialiste, de s’intéresser, se ré-approprier ces chansons, ces musiques. Quinze ans après, puisqu’Arba aura 15 ans en 2014, nous n’allons pas dire que nous avons pleinement réussi, ce serait glorieux ! en tout cas nous n’avons pas le sentiment d’avoir échoué et c’est déjà pas si mal !
Arbatétorne